Le numéro un mondial des semences a rêcu l'accord des autorités américaines pour le rachat de Delta & Pine Land, premier producteur de graines de coton.
L'hégémonisme de Monsanto sur le marché des semences est de moins en moins un fantasme d'écologiste. Le groupe americain a en effet obtenu la semaine derniére l'autorisation des autorités de la concurrence pour fusionner avec son concurrent Delta & Pine Land, spécialiste des semences et OGM sur le coton dans le sud des États Unis. Monsanto avait annoncé en août dernier son souhait de lancer une offre publique d'achat sur Delta Pine & Land, qui avait immédiatement enthousiasmé le marché. Son titre affiche d'ailleurs une progression de 47% depuis août dernier.
Pour son concurrent Dupont, qui est allié avec Syngentam les réserves proposées, soit la vente d'une partie de l'activité de production de graines de coton á l'allemand Bayer, sont insuffisantes. Dupont s'interroge d'ailleurs sur l'opportunité de faire appel de cette décision. Car aprés le maïs et le soja, Monsanto étend son emprise au marché du coton oú il deviendra numéro un. "Nous allons avoir deux sociétés avec 90% du marché de la graine de coton aux États Unis", estime Bill Freesem un chercheur cité par Bloomberg.
IMPOSER SES TARIFS
Bayer Cropscience, la filiale de Bayer qui regroupe les activités phytosanitaires, y compris celles de Rhône-Poulenc sera numéro deux derriére Monsanto. Ce dernier est aussi devenu leader dans la production de graines maraîchéres aprés l'acquisition de Seminis Inc. pour 25 millions d'euros, un segment dans lequel il continue á investir. Mi-mai, le groupe avait notamment annoncé l'acquisition d'une société néerlandaise spécialisée dans le graines de tomates et d'une qui se concentre sur les graines de melons charentais.
Un modéle qui ne déplait pas au marché, tant il donne au groupe une forte capacité á imposer ses tarifs. Morgan Stanley vient d'ailleurs de recommander le titre á l'achat sur ce motif. La forte hausse des prix de boisseau de maïs, dont le prix a gagné 80% en un an en raison d'une forte demande de la céréale pour le bioéthanol, joue aussi en faveur du groupe américain. Elle devrait lui permettre de passer de nouvelles hausses de prix.
Aline Robert.
Publié dans La Tribune, lundi 4 juin.